Eglise de Monthiers en 1910. Extrait d'une carte postale fournie par F. Adam
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D'après les différents dictionnaires topographiques, la première attestation de "Monthiers" remonte à 1202. Le nom évolue phonétiquement en "Moustiers" puis "Monstiers" pour se figer en "Monthiers" (Wikipédia).
 
Monthiers et les Hommes célèbres
- Jean Macé
(Paris, 22 août 1815 - Monthiers, 13 décembre 1894) Français, Pédagogue.
par Marc Nadaux
 
Quelques dates :
1861, Histoire d'une bouchée de pain.
1866, fonde la Ligue de l’enseignement.
1883, nommé sénateur inamovible
Jean Macé
 
Jean Macé naît à Paris le 22 août 1815. Issu d'un milieu modeste, il entre en 1825 en tant que boursier au collège Stanislas. Brillant élève, primé à plusieurs reprises au Concours général, c’est sans grande difficulté qu’il obtient son Baccalauréat en 1835. Par la suite Jean Macé devient à son tour enseignant mais, séduit par les idées du philosophe socialiste Charles Fourier, il se lance dans le journalisme sous la Monarchie de Juillet.
En 1848, la révolution et l’élan populaire des Journées de Février l’enthousiasment. Jean Macé exprime ses idées républicaines en dirigeant un Bureau de Propagande socialiste. Il multiplie les écrits d’opinion, destinés notamment aux lecteurs de Province : la Lettre d’un garde national à son voisin, publiée sous le pseudonyme de J. Moreau, un Petit Catéchisme républicain, la Profession de foi d’un communiste…
Cependant, l’élection à la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte le déçoit profondément. Jean Macé s’occupe désormais à la promotion du journal La République et à la constitution d’un réseau de correspondant dans les départements. En 1850, il épouse Louise Sollier, une jeune femme de son voisinage. L’année suivante cependant, le couple doit s’éloigner de la capitale après le coup d'État du 2 décembre, celui-ci précédant le rétablissement de l’Empire.
Le 1er janvier 1852, Jean Macé arrive à Beblenheim, près de Colmar, en Alsace. Il s’emploie en tant que " professeur de demoiselles " dans le pensionnat du Vieux Château. L’institution est dirigée à l’époque par Coraly Verenet, qu’il a rencontrée quelques mois auparavant lors d’une de ses nombreuses tournées. Parallèlement à son enseignement, Jean Macé rédige quelques ouvrages de pédagogie. L’Histoire d'une bouchée de pain, publiée le 21 décembre 1861, sera d’ailleurs traduite en plusieurs langues.
Troublé par l’évolution conservatrice de la Seconde République puis par le retour au pouvoir d’un Bonaparte, il entreprend également d’œuvrer pour l’éducation des masses populaires. Jean Macé acquiert ainsi la conviction que pour jouir pleinement de sa qualité de citoyen, il faut au préalable accéder à une certaine maturité intellectuelle, et celle-ci n’est réalisable que grâce au recours à l’éducation. Aussi, en 1863, Jean Macé fonde à Beblenheim un mouvement pour la création de bibliothèques populaires, afin que l’écrit, et donc la culture, deviennent accessibles au plus grand nombre. Cantonné dans un premier temps dans le Haut-Rhin, le mouvement a gagné une dizaine de départements voisins trois années plus tard.
A cette époque, Jean Macé rencontre également le belge Charles Buls qui vient de fonder dans son pays une Ligue de l’enseignement destinée à propager l’éducation. Le 25 octobre 1866 et dans un article qu’il rédige pour L’Opinion nationale, Jean Macé préconise la création en France d’un mouvement similaire. C’est chose faite quelques mois plus tard, le 15 novembre 1866. La Ligue de l’Enseignement va désormais contribuer à " éduquer au suffrage universel afin que les citoyens puissent peser en conscience sur les choix qui les concernent ".
La guerre déclarée face à la Prusse puis la défaite face aux armées ennemies obligent Jean Macé à quitter l’Alsace, bientôt annexée au Second Reich. Son ami Léon Gambetta lui suggère alors d’installer le Petit Château en région parisienne, à Monthiers, près de Château-Thierry, dans l’Aisne. Ceci l’oblige, avec l’accord de Coralie Verneret, à constituer le 25 août 1872 à Reims, une société d’actionnaires destinée à réunir 35.000 Francs, soit la somme nécessaire à l’acquisition des lieux. Le "pensionnat sociétaire du Petit Château" est inauguré le 1er octobre suivant. Isolé à la campagne et au grand air, situé à trois heures et demi de la capitale, ce dernier connaît un certain succès. A Monthiers, Jean Macé initie des méthodes nouvelles d’éducation. Selon lui, il est nécessaire de développer le corps aussi bien que l’esprit. Aussi à côté de l’éducation physique, les pensionnaires délaissent bien souvent les cours pour l’École de plein air. Des promenades organisées dans les campagnes environnantes sont l’occasion pour Jean Macé d’initier ses élèves à la botanique, à la minéralogie…
Le pédagogue acquiert une certaine notoriété. Aux côtés du romancier Jules Verne, il participe à la rédaction du périodique "Le Magasin d’éducation et de récréation", publié par les soins de Jules Hetzel, qui est également un des souscripteurs du pensionnat de Monthiers. Sous la Troisième République naissante, Jean Macé multiplie les articles dans la presse républicaine. Face à l’Ordre moral, le président de la Ligue de l’Enseignement parcourt le territoire français afin de créer des cercles locaux de la Ligue. Ceux-ci sont autant de sociétés républicaines. Bientôt, avec la démission du maréchal Mac Mahon et l’arrivée au pouvoir des Opportunistes, l’instruction obligatoire, gratuite et laïque, que Jean Macé et amis appellent de leurs vœux, devient d’actualité. Jules Ferry, nommé ministre de l'Instruction Publique dans le gouvernement Waddington le 4 février 1879, un poste qu'il occupera de manière discontinue jusqu'en 1885, se charge en effet de mettre en place ce vaste programme de réforme de l’enseignement.
Devenu à présent un des notables de la République, Jean Macé est nommé sénateur inamovible en 1883. En ces années où les Français sont hantés par l'idée de la Revanche et le souvenir des " provinces perdues ", l'ancien pacifiste est d'ailleurs sollicité en 1885 pour rédiger la préface d'un Manuel de tir à l'usage des écoles primaires, des Lycées et des bataillons civiques. Il décède le 13 décembre 1894 à Monthiers.
La lecture aux demoiselles
Le château-pensionnat
Groupe Monthiers 1894
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-Serge Mouille (source wikipedia)

 
Serge Mouille est un artiste - orfèvre, né le 24 décembre 1922 à Paris et décédé en 1988.
Originaire d’un quartier populaire de Paris, Serge Mouille entre à treize ans à l’École des Arts Appliqués de la rue Dupetit-Thouars. Il se spécialise dans le travail du métal et obtient un diplôme d’orfèvrerie. Après avoir travaillé quelques années dans l’atelier de Gabriel Lacroix, il s’installe à son compte en 1945, avec l’intention de créer de l’orfèvrerie de table.
Dès 1953, Serge Mouille commence ses recherches sur les formes en métal et la fabrication artisanale de luminaires, tout en assurant la direction de l’atelier d’orfèvrerie de l’École des arts appliqués, dont il est diplômé. En 1955, il est élu à la Société des artistes décorateurs (SAD).
L’année suivante, Steph Simon ouvre une galerie de design au 145 Bd St Germain. Sous l’influence de Charlotte Perriand et de Jean Prouvé, la galerie accueille les travaux de Serge Mouille, ainsi que ceux d’Isamu Noguchi et de Jean Luce. Ainsi s’amorce une diffusion discrète de ses luminaires, alors que des commandes spéciales lui sont passées : réfectoires et espaces verts de la Cité universitaire d’Antony, universités de Strasbourg et d’Aix-Marseille, Centre d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge, luminaires du paquebot transatlantique « France ».
Atteint depuis longtemps de tuberculose, Serge Mouille est forcé de suspendre ses activités de designer en 1959 et de suivre une cure en montagne.
En 1961, grâce à la Société de création des modèles (SCM), il peut exposer, au Salon des arts ménagers, une nouvelle collection de luminaires combinant fluorescence et incandescence. Sa production s’arrête définitivement en 1964.
Serge Mouille reste surtout célèbre pour ses luminaires aux formes dépouillées, au métal uniformément peint en noir. Ses réflecteurs muraux, articulés sur des bras pivotants de portées diverses, illustrent l’espace d’une présence discrète mais hautement fonctionnelle.
Il fut conseiller municipal à Monthiers de 1966 à 1971.
         
Applique
Serge Mouille
Plafonnier à 7 branches
Lampe tripode
Lampe Totem
       
Les Vieilles Pierres
L'Eglise
 
Construite au XIIè̀me siècle, le sanctuaire et le transept dataient du XIIIème. Classée monument historique le 31 août 1920 elle a subi des dommages au niveau de son clocher pendant la première guerre mondiale.́ Celui-ci sera remplacé peu après la guerre, par un clocher provisoire court à quatre pans. L'église retrouvera son clocher fin et élégant en 1967, lorsque les Beaux-Arts auront décidé d'entreprendre sa restauration 50 ans après la fin de la guerre.
Après la guerre (1914/18)
 
Aujourd'hui en 2012
D'après "La vie du village de Monthiers" par Raymond Planson (1969)
En 1868, l’état dans lequel se trouve l’église nécessite de grosses réparations. « Elle se trouve, dit-on, dans un état de délabrement complet, murailles en ruines, plafond menaçant d’écraser les fidèles ». Louis Gaillard adresse alors à Madame l’Impératrice une requête pour lui demander son aide dans l’organisation d'une tombola. Du Secrétariat du Commandement de S.M. l’Impératrice, celle-ci sera transmise à M. le Directeur des Dons et Secours. Les 1000 billets seront vendus au début de l’année 1869 à Monthiers et dans les communes voisines. Les gardes champêtres d’Epaux, de Bonnes, de Belleau, de Clignon et de Torcy se chargeront d’en placer la plupart. Le succès sera total et les billets vendus 0,25 Fr seront vite épuisés. Le 13 Février une note de la Sous-Préfecture de Château-Thierry avisera le Maire de Monthiers « de vouloir bien faire prendre à la Sous-Préfecture une caisse contenant de la porcelaine et provenant de S.M. l’Empereur ». Encouragé par ce succès le Maire organisera deux tombolas au début de 1870 : pour la première il fera imprimer 10.000 billets. Ceux-ci porteront la mention : « un lot de S.M. l’Empereur et cinquante autres lots ». La restauration de l’église ne s’achèvera qu’en 1872 et aura coûté à la commune 18.000 Fr de l’époque.
Le monument est classé au titre des monuments historiques en 1920. La commune avait demandé le classement de son église au lendemain de la guerre, « étant donné l’ancienneté et la beauté du chevet et du clocher ». Jusqu’alors l’inscription révolutionnaire "LE PEUPLE FRANÇAIS RECONNOIT L'ÊTRE SUPREME ET L'IMMORTALITÉ DE L'AME" portée su la cage d’escalier était seule classée.

Robespierre est à l'origine du culte de l'Être suprême, par lequel il prétendait donner à la vertu, principe et ressort du gouvernement populaire, un fondement métaphysique. L'idée de l'Être suprême est un rappel continuel à la justice, elle est donc sociale et républicaine. L'inscription de l'église de Monthiers est aujourd'hui pratiquement effacée et seuls les premiers mots sont encore identifiables. Aujourd'hui encore, l'état général de l'église se dégrade. La fermeture au public est envisagée car les chances de la restaurer à nouveau sont bien minces. Faudra t-il organiser une nouvelle tombola 150 ans après celle qui l'a sauvée ? On peut raisonnablement douter d'une issue similaire...

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Le Château
  D'après "La vie du village de Monthiers" par Raymond Planson (1969)
Au XVème siècle on avait édifié un château sur la hauteur qui domine le village, au midi, longue bâtisse flanquée aux angles de sa muraille de tours et de tourelles en encorbellement. Des cheminées de briques, curieuses par leur décoration, dominaient l’édifice. Les bâtiments en avaient été remaniés au siècle suivant. Outre le village bâti sur les bords humides et plats du Clignon et sur les flancs escarpés des coteaux, Monthiers avait trois dépendances : le château composé de la bâtisse principale, des communs et d’une ferme, Brisé et Choizelle, deux moulins en bordure de la rivière.
Il y avait à Monthiers, au milieu du siècle dernier, plus de 400 habitants. La ferme du château dirigée d’abord par Charles Pascard, puis par Louis Gaillard, employa de 5 à 10 domestiques. Le 10 Septembre 1870, dix dragons du 8ème régiment du Prince Royal arrivent à Monthiers. Ils viennent y chercher les fusils de la Garde Nationale. Le 14 Septembre, 276 hommes et 276 chevaux de l’armée saxonne séjournent à Monthiers. Le 16 Septembre, le Maire de Monthiers apprend que l’Etat-Major du Prince de Saxe est arrivé à Monthiers et ce dernier s’est installé (à tout seigneur tout honneur) au château.
En 1872, un fait nouveau va se produire dans la vie du village : le vieux château, jusqu’alors propriété bourgeoise va devenir un pensionnat. L’annexion  de l’Alsace à l’Allemagne y rendant impossible les maisons françaises d’éducation, une Société s’est formée à Reims pour transporter en France le Pensionnat du « Petit Château », fondé à Beblenheim (Haut-Rhin) il y a 33 ans par Mlle Vernet et dont Jean Macé est le professeur depuis 1852. Il s’ouvre donc le 1er Octobre 1872 sous leur direction à tous deux, au château de Monthiers. Mlle Vernet, Jean Macé et sa servante arrivent donc dans la commune, quelques professeurs, des jeunes filles Françaises et suisses s’y établissent également, 3 domestiques alsaciennes chargées de l’entretien de l’Internat et 2 jardiniers suisses complètent le personnel du « Petit-Château ». En 1876 une vingtaine d’élèves, des jeunes filles à partir de 12 ans y reçoivent un enseignement général pour 1.200 Fr de pension par an.
Jean Macé est mort au château de Monthiers le 13 Décembre 1894 à l’âge de 79 ans. Le Pensionnat du Petit-Château a fermé ses portes. Vers 1896, une famille de 5 personnes s’est installée au château. Vers 1908/1910 le château est habité par Maurice Poupart, négociant en produits agricoles, et la famille Sajat s’est établie à la ferme du château. Lors de la guerre de 14/18 le château de Monthiers est ébranlé, il ne sera jamais remis complètement en état. Propriété des familles Fournier et Guériot avant la guerre, il deviendra la propriété du Marquis de Pouilly avant d’être acheté par la famille Masson.
 
L'état actuel du château
 
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Le Moulin de Brisé
D'après "La vie du village de Monthiers" par Raymond Planson (1969)  
Deux moulins existaient à Monthiers et leurs roues qu’entraînaient les eaux du Clignon écrasaient à longueur de journée le froment des hauteurs de Pétret comme celui du Fond des Mares.
Etienne Antoine Delizy, fils de Etienne Nicolas, ancien Maire, avait pris au milieu du siècle la succession de la famille Véret au moulin Brisé en aval du village. Au moulin de Choisel ou moulin de Monthiers en amont, les Taté de père en fils, assuraient la marche des meules. Un garde moulin les aidait dans leur tâche. Le moulin de Choisel avait cessé son activité bien avant la guerre ; détruit, il a disparu. Brisé n’a plus de moulin que le nom et Constant Gallet qui s’y est installé est charron.
Le 8 Juillet 1927, un terrible orage de grêle s’abat sur la Commune de Monthiers et sur les Communes voisines. Il sera suivi les 9 et 12 Juillet d’un débordement considérable du Clignon ../.. A l’ancien moulin de Brisé, planches et madriers seront enlevés par les eaux, des meubles seront endommagés dans l’habitation.
Le renouveau :
2013
Une SCI achète le Moulin de Brisé.
Un projet participatif est lancé pour créer un lieu de vie, de pratiques et de transmission de savoir-faire (jardins en permaculture, fabrication de pain, menuiserie, artisanat, théâtre/danse, accueil, chantiers participatifs).